Le comité de pilotage du programme de Facilité Alimentaire de l’Union européenne mis en œuvre par le FIDA qui s’est tenu à Rome au mois de mai 2011 a permis à l’ensemble des pays bénéficiaires de présenter l’état d’exécution de leurs activités. Ce fut, pour le Sénégal, l’occasion de partager les activités de reconstitution du capital semencier arachide et riz et de professionnalisation des acteurs. La position centrale qu’occupent les paysans structurés autour d’entreprises de type coopératif dans la production et la commercialisation des semences certifiées d’arachide a attiré l’attention de beaucoup de participants qui ne connaissent pas ce dispositif dans leurs pays.
C’est ce qui justifie l’organisation d’une mission d’information et d’échanges du 7 au 14 août 2011 au Sénégal par le projet PADER qui exécute le programme facilité alimentaire au Bénin. Conduite par le Conseiller Technique à l’Agriculture du Président de la République du Bénin, elle était composée du représentant du Secrétariat Général du Ministère de l’Agriculture de l’Elevage et de la Pêche, de la Directrice de la Promotion et de la Législation Rurale, de 2 membres de l’équipe technique du projet PADER, du Directeur de la SONAPRA (société d’Etat qui s’occupe de la commercialisation des semences au Bénin) et de 3 leaders d’organisations de producteurs de semences.
L’objectif de cette mission était de s’enquérir des réalisations, de l’ASPRODEB et de l’ISRA dans la mise en place d’un système pérenne de production et de commercialisation des semences au niveau des organisations paysannes, notamment les coopératives de producteurs de semences d’arachide.
A cet effet, les participants ont rencontré, à Dakar, l’ISRA (Institut Sénégalais de Recherche Agricole), la DISEM (Division des Semences) du Ministère de l’Agriculture, la CNCAS (Caisse Nationale de Crédit Agricole du Sénégal), l’Unité de coordination du programme de Facilité Alimentaire UE-FIDA.
L’ensemble de ces rencontres a montré la synergie des actions pour la production, la certification et la commercialisation des semences et le rôle centrale que jouent les coopératives des producteurs dans ce dispositif.
Ensuite, ils se sont rendus à Nganda (320 Km de Dakar) pour rencontrer le Conseil d’administration de la coopérative des producteurs semenciers, à Kahi pour échanger avec le Président du Réseau National des Coopératives de producteurs de semences et au CNRA-ISRA de Bambey pour voir les activités de production de semences de 1er niveau par la recherche.
La fin de la mission a été marquée par la présentation d’un logiciel de gestion des coopératives développé par l’ASPRODEB.
Le point fort de la mission a été la rencontre avec les membres des coopératives qui a permis à la mission de s’imprégner du caractère inclusif, transparent, démocratique et autonome de ce dispositif organisationnel qui assure une prise en charge professionnelle de la production et de la commercialisation de semences certifiées par les paysans sénégalais, activité jadis réservée à l’Etat puis à des opérateurs économiques privés.
De retour au Bénin, le coordinateur du PADER qui avait initié la mission d’échanges a envoyé un Email de remerciements dont le contenu est ci-après repris : « je ne puis m’empêcher de saisir cette occasion pour exprimer au nom de toute l’équipe du BENIN, notre très sincère gratitude à l’équipe du PSAOP, à toute l’équipe de l’ASPRODEB aux braves producteurs de semences avec qui nous avons eu de très longues séances de travail tant à NGANDA qu’à KAHI ainsi qu’ à l’équipe des chercheurs de l’Institut Sénégalais de Recherches Agricoles, à la DISEM etc......Votre volonté collective de nous faire vivre le mécanisme de désengagement de l’Etat sauvera des milliards de FCFA au BENIN et sera un gage certain pour la mise en place d’un système auto-entretenu de production semencière au BENIN. Depuis notre retour au BENIN nous continuons les échanges entre nous pour opérationnaliser ce que nous avons vu au SENEGAL. »
A signaler qu’en marge de la mission, les participants ont visité la ville religieuse de Touba ainsi que sa grande mosquée et en ont profité pour prier pour leurs familles, pour la bonne mise en œuvre des activités du programme de Facilité Alimentaire et pour une agriculture africaine productive et durable.
Amadou Kanar DIOP
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Partager vos suggestions avec le réseau FIDAfrique/Share your opinion with FIDAfrique network